Chronique #3 – Le droit à l’oubli pour mieux lâcher prise

Par Audelya B. 

Temps de lecture:  minutes

Le droit à l’oubli est de façon générale très revendiqué de nos jours.

Chacun y va à sa sauce ! Que cet argument soit utilisé pour nous faire oublier une mauvaise chose ou qu’il le soit comme une punition.

Comment peut-on oublier un amour de jeunesse, une séparation qui nous a déchiré le cœur, ou encore un échec ?

Toutes ces choses qui vous restent et vous accompagnent tout au long de votre vie ne cessent de refaire surface dès qu’une situation similaire risque de se produire ou se réitère.

Êtes-vous donc sous l’emprise de votre passé ?

De l’étiquette que vous portez sur votre front ?

De votre surnom du « tombeur de ses dames » lorsque vous essayez de vous dévoiler et prouver à la seule personne que vous ayez aimée la solidité de vos sentiments à son égard ?

De votre réputation de « cancre » du lycée que les professeurs vous ont octroyée lorsque vous entrez dans la vie professionnelle et essayez de faire vos preuves?

De l’image de faible donnée par vos camarades alors que vous changez d’endroit, de pays, d’entourage ? …

Combien ces éléments de la vie peuvent-ils vous peser, parfois de façon consciente, parfois inconsciente, toutefois en étant bien présents ?

Faire face au poids de la vie

Est-il possible d’avancer avec des javelots accrochés aux chevilles tout en appréciant votre quotidien ?

N’est-il pas préférable d’avoir le sourire parce que l’on se sent bien au lieu de l’avoir pour ne pas paraître faible ?

Tous ces poids de la vie qui vous submergent d’émotions et d’énergie négatives, qui vous font ressentir un sentiment d’étouffement et vous rend anxieux pour la moindre inconnue laissée à votre futur.

Vous avez tellement envie de tout maîtriser pour que tout se passe bien que paf ! Il n’est plus possible de vous surprendre vous-mêmes puisque vous avez déjà tout prévu.

Évidemment, à la moindre variable en action, tout devient un drame. Vous vous contractez à tous les niveaux : aussi bien psychologiquement, car il vous devient impossible de penser, que physiquement, car votre corps est beaucoup trop contracté pour agir.

C’est à ce moment qu’éprouver un sentiment de gêne dans sa vie devient un quotidien.

Le secret pour faire face à ce genre de situation ou pour empêcher qu’une telle situation ne se produise ?

(ne vous attendez pas à une réponse miracle)…. Le lâcher-prise.

C’est un bien grand mot et tellement fourre-tout !

Pourtant, ô combien ce terme vous permet de vous débarrasser de toutes ces nombreuses choses inutiles qui ont un poids monstrueux.

Vous portez ce poids depuis tellement longtemps déjà que vous ne vous rendez même plus compte de sa masse.

Le lâcher-prise est un terme aussi vaste que tout ce qu’il peut contenir alors, ne vous privez pas de le remplir !

Vous jetez bien vos ordures dans des bennes pour décharger votre maison de ce qui la pollue, n’est-ce pas ? Faites-en de même avec votre mental !

C’est exactement le même principe : Plus vous aérez votre maison, plus elle se recharge en oxygène. Plus vous la videz, plus vous sentirez les courants d’air et il n’y aura ainsi plus textile ni encombrement qui bloquera le passage de l’air de dehors.

Ainsi, plus vous lâchez prise, plus votre cerveau respirera, plus vous serez à même de penser autrement et d’essayer de nouvelles choses. C’est alors que votre cerveau et plus encore votre corps tout entier se régénéreront de sorte à être assoiffés de vie.

Faites de la surprise votre quotidien pour donner à votre vie un goût savoureux et unique.

Ce n’est pas de votre faute

Rassurez-vous, penser de la sorte n’est pas de votre faute.

Depuis petit, on vous habitue à voir vos erreurs, vos faiblesses, à l’école ou à la maison, on vous catalogue, on vous compare, et on s’impatiente lorsque vous prenez du temps à saisir et à maîtriser certaines nouveautés.

On vous appelle même « endormi(e) », « attardé(e) », « un peu autiste », « en retard ». On s’inquiète même pour vous « parce qu’on vous aime», évidemment…

Vos mauvaises notes à l’école sont surlignées en rouge, peu importe votre progression, et ce même si vous passez de 2 à 4 (alors que vous veniez de doubler votre note).

À la maison, c’est la même chose, l’ambiance familiale entre frères et sœurs ou vos parents aboutit, le plus souvent très vite, au fait qu’on vous surnomme, qu’on vous catalogue.

Forcément, on extrapole un peu et vous voilà adulte avec l’impression de broyer du noir, en vous ressassant vos erreurs passées, en vous retrouvant bloqué dans l’impasse du cercle vicieux de la pensée négative. Parfois jusqu’à en vouloir au monde et aux auteurs de votre situation actuelle.

Sachez que pour chaque fait, chaque réaction de l’autre qui vous a blessée, vous êtes aussi l’auteur de votre blessure.

C’est vrai, combien de fois vous êtes-vous dit « si j’avais su, j’aurais … » ? Cela signifie bien que vous aviez un pouvoir à ce moment que, certes vous n’aviez pas vu, mais dont vous disposiez pour agir différemment.

Cherchez vos pouvoirs dans des situations similaires actuelles pour mieux les utiliser vous aideront plus que vivre en permanence l’esprit tourmenté par ce que vous croyez être vos erreurs.

Une petite histoire pour mieux comprendre le lâcher prise

Comme par habitude (et comme je sais que vous les réclamez), je vais vous raconter une petite histoire.

Il était une fois, un âne beau, jeune et vigoureux, doté d’une force incroyable. Il courrait aussi vite que le plus bel étalon de l’écurie de la ville. Tous ceux qui le croisaient proclamaient « Cet âne va surpasser tout le monde ! Comme il est parfait ! En plus, il a de l’esprit et comprend le langage humain! ».

Son maître aimait tellement cet âne et voulait le rendre plus fort encore qu’il l’emmenait à chacun de ses déplacements, lui faisant évidemment porter le poids de ses bagages.

Au fur et à mesure, ses affaires étaient de plus en plus nombreuses, ses déplacements de plus en plus longs et ses arrêts de moins en moins présents.

L’âne, lui, faisait mine de se plaire malgré le poids qu’il supportait.

En effet, il se disait sans cesse « si je supporte tout ce lourd poids, c’est parce que j’ai la chance d’avoir un maître qui veut mon bien, que je devienne vaillant et courageux et c’est donc aussi pour mon bien que je le fais ».

Ajouté à ce lourd poids, le maître avait la fâcheuse habitude d’emporter toujours avec lui un sac vide qu’il remplissait de ses « ordures du voyage » au fur et à mesure de ses périples.

Il expliquait ainsi à son âne  « ce sont des souvenirs qui me rappellent combien le voyage fut difficile et long. C’est aussi pour t’apprendre qu’il ne faut jamais que quiconque puisse voir que tu te décharges et c’est ainsi que tu montreras ta force ».

C’est alors que pendant des années, l’âne précoce supportait le poids des bagages accompagnés de celui des ordures.

Au bout de quelques années, l’âne, pourtant encore jeune, se sentait faiblir et avancer de plus en plus lentement. Il se sentait coupable de ne pas rendre à son maître tout le bien que celui-ci lui avait procuré et se demandait pourquoi il manquait de tant de reconnaissance envers lui.

Il se demandait aussi pourquoi, tous les autres ânes de la ferme qui eux, commençaient à peine leurs déplacements, couraient et gambadaient alors que lui traînait du sabot.

Ainsi, ces pensées le hantaient jour et nuit.

Au point qu’il en devenait non seulement affaibli physiquement, mais aussi moralement.

Évidemment, certains autres ânes le narguaient..

Un jour, au cours d’un voyage, l’âne n’arrivait plus à avancer, essoufflé au moindre geste et perlant de sueur.

Son maître, qui arrivait à ses vieux jours, lui dit :

« tu sais, je t’ai tout donné, j’ai tenté de t’apprendre tout ce que mon père m’avait enseigné. Je ne sais donc pas pourquoi tu es devenu si fragile et faible. Tu avais pourtant une force de lion et une vitesse de cheval. C’est probablement mon dernier voyage avec toi et dans ce monde, donc je te prie, ne me déçois pas et aide moi à atteindre ma destination ».

À ces mots, l’âne redoubla d’efforts, mais s’épuisant, coincé entre son désir de satisfaire son maître et son éreintement.

Il s’écroula faisant tomber son maître, qui lui, périt sur-le-champ.

L’âne, seul au milieu de nulle part, réfléchit un instant :

 « Maintenant que mon maître est défunt, que vais-je donc faire ? Si je ne fais rien, je vais moi-même périr. Si je prends toutes ses affaires avec moi, je m’écroulerai et périrai tout autant. Que vais-je donc faire de ses affaires ? Je n’ai moi-même pas la force de me relever avec tout ce poids, mais il est de mon devoir de prévenir ma maîtresse de toute urgence ! D’accord, je souffle (il souffla)… le plus important est d’arriver à prévenir ma maîtresse donc je vais commencer par me relever.

Mais je suis trop lourd ! Je dois absolument me débarrasser des affaires qui ont le moins d’utilité. Mais lesquelles ????? (il paniqua). »

Après un moment d’angoisse à l’idée de faire un choix en abandonnant certaines affaires, y compris les ordures, l’âne se releva et n’emporta avec lui uniquement le corps de son défunt maître.

Il vit qu’il pouvait y ajouter quelques affaires (pas toutes), puis d’autres. Finalement, il n’avait laissé sur le bord de la route uniquement le sac d’ordures et quelques autres souvenirs du défunt. Doucement, ses forces lui revinrent de sorte à marcher sans trop de peine jusqu’à sa maison.

Il comprit alors que son maître, bien que sans le vouloir, avait eu tort de lui enseigner à garder les ordures, car peut-être sans, il aurait eu encore la force de supporter le poids des choses utiles.

Plus encore, son maître aurait peut-être même vécu plus longtemps et aurait passé des jours heureux avec lui.

——-

Triste histoire n’est-ce pas ?

Qu’est-ce qu’il faut retenir de cette histoire ?

Dans cette histoire, le sac d’ordures que l’âne supporte représente tout le poids qui pèse sur vous : vos obligations, vos remords, vos regrets, vos rancœurs, vos tourments, vos hantises … .

Évidemment, supporter tout ce poids qui s’alourdit au fur et à mesure des années vous empêche d’apprécier le paysage que représente votre vie : ce que vous possédez réellement pour être heureux.

Si vous désirez réellement avancer le cœur léger vers des jours plus agréables et arrêter de subir votre vie, allégez-vous de ce poids sans utilité.

Il ne vous fera pas avancer. Pire encore, il vous fera vous écrouler.

Si l’âne n’avait pas abandonné le sac d’ordures, il aurait péri avec son maître.

« Pardonnez l’autre, c’est d’abord et avant tout se pardonner soi-même »

Dans la vie, votre entourage a toujours tenté de vous apprendre ce qui semblait être le meilleur pour vous.

Malheureusement, pour beaucoup, on a omis de vous apprendre à pardonner, à lâcher-prise, à s’alléger du poids des rancœurs et surtout de celui des erreurs. L’essentiel étant de se libérer de sa situation et d’avancer vers le plus utile.

Dans le monde juridique, ce principe s’appelle « la prescription ». On se laisse le temps du remords pour permettre l’action, mais après un temps révolu, il faut pardonner et se pardonner pour avancer et transformer le cercle vicieux en cercle vertueux.

Vous permettez aussi à la personne « coupable » non d’oublier, mais d’aller de l’avant et d’avoir la possibilité de penser autrement et dans une situation comparable de ne plus recommencer.

De même, du point de vue de celui qui demande pardon, le nouveau règlement européen sur le traitement des données personnelles vous autorise même à demander et obtenir l’effacement de vos données personnelles dans le serveur informatique des sites que vous avez consulté.

Là où une personne passe, elle laisse une trace.

À elle de décider si elle veut que cette trace la hante ou non.

J’ai un cadeau pour vous

Posez-vous dans un endroit calme en dehors de tout chahut extérieur, un endroit où vous vous sentez assez à l’aise pour laisser s’exprimer vos pensées.

Apportez avec vous un carnet et notez tout ce qui vous tracasse dans votre vie. Faites ainsi l’inventaire, court ou long, sur les choses qui vous angoissent, vous peinent, vous blessent … .

Lisez-les.

Puis, posez-vous la question suivante :

« Qu’est-ce que je dispose aujourd’hui pour pouvoir être heureux ? »

Un travail ? Un salaire ? Une famille ? Des parents ? Un lieu ou me poser et penser? Des habits pour me couvrir ? Des amis pour m’écouter ? Un logement (petit ou grand peu importe je dors à l’abris du froid) ? Une capacité de penser, de réfléchir et qui me permet, peu importe ce manque matériel, de me lever chaque matin et de trouver un but à ma vie ?

Au fond, ce n’est pas parce que les choses ne tournent pas comme vous voulez que vous êtes malheureux.

Être heureux reflète essentiellement le point de vue de votre vie auquel vous avez choisi de prêter attention.

Dans 10 ans, qu’est-ce qui aura encore de l’importance pour moi parmi les points énoncés ? »

Est-ce que les éléments qui vous empêchent de savourer pleinement la vie ne peuvent-ils pas être perçus différemment ?

Par exemple, par une personne tierce, un adversaire, un ami ou un professionnel (cf : Article chronique 2 sur la fabuleuse expérience de l’empathie).

Si la réponse est positive, comment ? Et comment, selon eux, pouvez-vous mettre fin à cette désagréable sensation ?

Demandez-vous si certains points vous hantent encore, s’il est possible d’agir sans vous laisser assaillir par le poids des regrets, par exemple en pardonnant.

En faisant cela autant de fois que cela est nécessaire, vous arriverez petit à petit à déblayer et à traiter l’ensemble de vos blocages afin de vous alléger.

Ce type d’exercice marche au quotidien alors j’attends vos retours avec impatience dans les commentaires sur cette fabuleuse expérience du pardon !

Keep smiling 😊

Audélya

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A propos de l'auteur

Audelya B.

Moi c’est Audélya ! Dans la forme bientôt avocate, dans le fond en développement personnel permanent !
J’aimerais restaurer le dialogue humain en toute circonstance et renouer l’esprit avec sa vision optimiste originelle. Ainsi, chacun se sentira confiant intérieurement, bienveillant envers l'Autre et tellement heureux.

  • « Pardonnez l’autre, c’est d’abord et avant tout se pardonner soi-même »
    Comme tout ce qui est vrai, c’est aussi beau!

  • je suis d’accord Audelya mais pour cela il est nécessaire que les enfants apprennent dès l’age de raison certaines règles de communication bienveillantes comme l’écoute active(dont on manque beaucoup,) le fait d’oser demander,refuser , donner,reçevoir, exprimer ses besoins,ses sentiments…. afin de prévenir les conflits ou de les regler sans violence.Si je dis cela c’est que j’ai au collège animé des cours de communication(en plus de mes cours d’anglais) I could have written this in english.too late. namaste.M.M

  • J’ai bien aimé le point 1 de ton article : Faire face au poids de la vie. Cela me fait penser aussi à l’importance d’arrêter de subir la vie.

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